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23 mars 2010 2 23 /03 /mars /2010 09:06

Autopsie d'un légiste
trompe-la-mort


Chez Sophie V., l'humour noir se révèle aussi tranchant que la lame d'un scalpel. Comme tous les médecins légistes, elle carbure au cynisme. Pour mieux "défier la mort".

legiste-2.jpg


Son Panthéon professionnel est peuplé de fantômes. Femmes trucidées, hommes suicidés, couples accidentés, enfants violés... "La violence de ces scènes ne disparaît jamais. Il m'arrive régulièrement de faire des cauchemars".

Depuis vingt ans, Sophie V. exerce le métier de légiste dans le grand ouest. Expert auprès de la cour d'appel de Limoges. Une évidence pour cette fille, petite-fille et arrière-petite-fille (!) de médecin. "Mon père occupait la chaire de médecine légale de Tours. Il a formé tous les gtrands spécialistes français. Dès l'âge de sept ans, j'avais choisi ma voie", confesse-t-elle en caressant du bout des doigts un traité de médecine légale du XIXe siècle.

"Tu ressens la violence,
 le désordre,
 l'odeur, le sang"


Elle manie le tutoiement aussi facilement que le cynisme. "Je respecte le corps humain. Mais c'est avant tout pour moi de la matière. On n'est pas des chcochottes !". Par défi, elle brandit l'humour noir. Aussi tranchant qu'un scalpel. "Peut-être pour apprivoiser la mort ?".

Au moindre doiute sur l'origine d'un décès, policiers, gendarmes et magistrats sollicitent le légiste. "La levée du corps, c'est la partie du métier la plus intéressante et la plus dure à vivre. La table en acier et les actes chirurgicaux déshumanisent la victime. Mais pour une femme assassinée, par exemple, tu ressens la violence de la scène. Le désordre, l'odeur, le sang. Des images flottent. Cela reste impressionnant..."


Laurent Derne  avatar


A suivre, le deuxième volet :
"On parle de nos cadavres à table !"

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